Ismael Savadogo was born in Abidjan (Ivory Coast), on 14th April of 1982. He is passionate about poetry during his studies in philosophy and he stopped his studies in the second year. Then begins a long waiting period in which he experiences loneliness. This experience led him to seek places with silence, like gardens, churches, and to wander alone in Abidjan’s streets every night. His texts are publishing in magazines, like Traversées, L’Intranquille, Cairn, the Paris’ magazine Soixante-Quinze, the blogs Chronercri de L’Atelier de l’agneau éditeur and Dailleurs (which is related to the Alliance Française de Leeds). The Du Lavoir Saint-Martin editions published his first series, The sand of the earth, on 2015. The following poems are part of this poetic collection. Between March and April 2017, Ismael Savadogo is invited to the Cité Internationale des Arts from the Spring of Poets in collaboration with the city of Paris. He and two other new African writers took part in meeting and readings in museums, libraries and in one college.
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Αs mr. Christos Nikou, Dr. of Literature of University of Sorbonne Université – Faculté des Lettres, Ismael Savadogo was born in Abidjan (Ivory Coast), in 1982. In his unique poetic collection until today, it looks that, for the poet himself, poetry became his whole life. These are poems describing his personal experience, the loneliness he felt. Poetry helped him to cross the desert of loneliness, where the sand was shifted and took the form of the poems. Even though his poetry comes from the darkness (night) and dive into it, however he does not stay into it, he starts an upward course, he seeks the light and is projected in the future. During this search, Ismael Savadogo discovers all the places of silence (for example gardens, churches, etc.).
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I
Bien des gens savent de leur vivant où
se fondent leurs origines;
mais a-t-on déjà vu l’image d’un mort qui comprenait
ce qui lui arrivait ?
Il faudrait ainsi souvent
ne pas douter du cœur
si l’amour est ce pour quoi il bat,
graver sur les tombes seulement le nom et
l’année de naissance du proche ;
peut-être verra-t-on un jour
une image d’un cadavre plus calme
à ne pas faire uniquement que pleurer de pitié.
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II
Comme je sais le faire aujourd’hui
pour être levé de bonne heure
je saurai le faire aussi demain
si l’aurore ne chante pas assez tôt.
Je sais le chemin
le mieux connu du jour,
la route d’hier
et celle d’aujourd’hui.
Mais il n’y a
dans ces apparentes proximités
aucune mémoire.
Je n’attends pas non plus de ce milieu
quelque chose qui pourrait s’accorder
avec ma présence.
J’écris seulement des phrases
sorties d’une nuit noire et difficile ;
et je vois, une fois le jour venu,
tout ce que l’ombre retient.
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III
Je ne quitte pas
du regard ces mots
qui sont bien
ceux que mes mains ont veillés
pour garder des cendres
et chercher de la nuit ce qu’elle rappelle.
Mais il fallait d’abord noter
progressivement tout le déroulé du
temps avant le coucher ;
peut-être pas seulement pour retenir ce
que la main avait pris,
mais parce qu’il fallait
pour faire une mémoire
un oubli de quelque chose.
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IV
Allons vers chaque fois.
Fuyons
vers toujours.
Avec un peu d’effort
revenons gravir le mont
après avoir creusé partout
pour chercher maintenant à
agripper le ciel.
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V
Je ne désapprouve pas
mes nuits,
je mets seulement
de l’ordre dans mes idées.
Quand viendra le temps
qui suit la dernière révolution des
espèces
j’évoquerai les belles actions menées pour
atteindre ton cœur.
Puis un jour peut-être
qu’on ne cherchera plus
entre le monde et le doute.
Car entre le lit et le bord du fleuve on
aura trouvé
sur un pont hissé
à la hauteur des oiseaux
notre ciel
de nouveau constitué et tranquille
au-dessus du vert feuillage.